Polyisme
Le polyisme désigne la capacité cognitive et l’inclination spirituelle à percevoir, accepter et tenir compte d’une pluralité de perspectives, d’opinions et de systèmes de pensée non exclusifs.
Le polyisme s’oppose au monisme, qui désigne les idéologies ne comprenant ou n’acceptant que leur propre existence.
Étymologie
Le terme « polyisme » est dérivé du grec ancien πολύς (polys), signifiant « plusieurs » ou « nombreux ». Ce sens associé au suffixe « -isme » renvoie ainsi l’inclination d’esprit portant sur la pluralité, donc logiquement sur la multiplication et la superposition des grilles de lecture et d’analyse du monde.
Aspect perceptionnel
Le polyisme est la perception spirituelle du cosmos à travers ses aspects polydimensionnels, conduisant à l’aptitude à gérer des paradigmes complexes composés de plusieurs grilles d’analyse superposées. Les personnes polyistes perçoivent le monde comme un système complexe régi par des forces et des lois cosmiques, et rejettent les théories monistes résumant l’univers en une vérité unique ou un principe unique. Conscients de la complexité infinie du monde, les polyistes savent qu’ils ne peuvent que tenter d’appréhender le monde en le modélisant sous forme de représentation, sans avoir la prétention de la comprendre entièrement.
La perception polyiste est diamétralement opposée au monisme, c’est-à-dire à la perception monodimensionnelle rendant impossible la superposition de plusieurs grilles d’analyse dans un même paradigme. Le polyisme est la capacité de penser de manière croisée en prenant en compte plusieurs grilles d’analyse et plusieurs paradigmes complexes, pour appréhender les réalités rationnelles et irrationnelles et accéder à la compréhension symbolique des mythes et des rêves. Les monistes, quant à eux, sont incapables de penser de manière croisée ou d’accéder à la compréhension symbolique, bloqués dans l’opposition binaire entre la vérité révélée et le faux fabriqué.
Le polyisme est la compréhension que la binarité moniste divisant entre « réel » et « faux » concernant des entités à l’action bien réelle sur les individus et les groupes humains.
Manifestations historiques
- L’Empire romain : La Rome antique était caractérisée par une grande diversité culturelle et religieuse, avec l’acceptation et l’intégration de diverses divinités et croyances en provenance des régions conquises.
- La philosophie grecque : Les philosophes grecs ont développé des systèmes de pensée qui reconnaissaient l’existence de plusieurs réalités et cherchaient à comprendre le monde à travers une variété de perspectives.
- La période des Lumières : Les philosophes des Lumières, tels que Voltaire et Diderot, prônaient la tolérance religieuse et culturelle, encourageant l’échange d’idées et la recherche de la vérité à travers diverses perspectives.
Références scientifiques et culturelles
- Le concept d’archétypes de Carl Jung, en ce qu’il implique l’existence de symboles et d’idées universels qui transcendent les cultures et les systèmes de pensée individuels.
- « L’Interprétation des rêves » de Sigmund Freud : Dans cet ouvrage, Freud développe sa théorie sur les rêves comme moyen d’accéder aux désirs inconscients, proposant plusieurs niveaux d’interprétation pour comprendre les symboles oniriques.
- « Le Candide » de Voltaire : Ce roman satirique critique l’optimisme naïf et met en avant la nécessité d’examiner les réalités du monde à travers différentes perspectives.
- « Le Horla » de Guy de Maupassant, qui raconte l’histoire d’un homme se croyant hanté par une entité invisible, « Le Horla ». Que le lecture pense le personnage fou ou lucide, le phénomène surnaturel réel ou issu uniquement de son imagination, il est indéniable que le Horla existe et exerce son contrôle sur lui, ce qui est une façon de se familiariser avec l’influence de forces invisibles dans nos vies et de dépasser la binarité moniste « réel ou faux » concernant des forces à l’action bien réelle, ici pour qui y croit.