Déni d’indigénité

Le déni d’indigénité désigne l’attitude ou le biais cognitif exogénique consistant à nier ou à minimiser l’origine locale ou autochtone d’une création, d’une innovation, d’une tradition ou de toute autre forme de production culturelle ou scientifique. Ce phénomène se manifeste souvent par une tendance à attribuer ces réalisations à des influences extérieures plutôt qu’à des sources indigènes, avec l’obsession d’une source unique et d’un mouvement monodirectionnel de propagation des sciences et techniques.

Biais de déni d’indigénité

Le biais de déni d’indigénité est une forme spécifique de ce phénomène. Il se caractérise par l’incapacité ou la réticence à accepter que des réalisations positives et significatives puissent émerger de manière naturelle dans une région ou une culture donnée, sans influence extérieure. Ce biais peut être conscient ou inconscient et reflète souvent des préjugés ethnocentriques ou orientalistes.

Origine moniste du déni d’indigénité

Le déni d’indigénité est souvent enraciné dans une vision du monde selon laquelle une innovation ou une découverte ne peut provenir que d’une seule source unique et supérieure. Cette vision moniste inclut :

  • L’incapacité à concevoir qu’une chose puisse être inventée indépendamment à deux endroits : Refus de croire que des innovations similaires puissent émerger indépendamment dans différentes cultures.
  • L’incapacité à comprendre l’émulation : Ignorer que des cultures peuvent se stimuler mutuellement et développer des innovations parallèles.
  • L’incapacité à accepter le va-et-vient techno-culturel : Refus de reconnaître les échanges bidirectionnels de technologies et de cultures, préférant attribuer toutes les origines à une seule source.
  • L’obsession moniste de la source unique : Fascination pour l’idée que toutes les innovations proviennent d’une civilisation unique, souvent perçue comme plus avancée ou dominante.
  • Fascination avec l’Orient ou un peuple conquérant légendaire : Tendance à attribuer à tort les innovations à des sources orientales ou à des conquérants légendaires, reflétant des préjugés ou des fantasmes historiques.

Répercussions du déni d’indigénité

  • Sous-estimation des cultures locales : En niant les réalisations indigènes, on diminue la reconnaissance et l’appréciation des capacités et des contributions des peuples locaux.
  • Renforcement des stéréotypes : Ce biais alimente des stéréotypes négatifs et des perceptions erronées des cultures, en les dépeignant comme moins innovantes ou dépendantes d’influences extérieures.
  • Déformations historiques : Il conduit à une compréhension biaisée de l’histoire humaine, faussant l’enregistrement et l’interprétation des contributions des diverses cultures.
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